Article Nice Matin


DOSSIER. Episode 12. Esther n’avait même pas 25 ans lorsqu’elle a décidé de changer de voie. Quitter son métier de commerciale pour devenir esthéticienne. Et être enfin fière de son activité professionnelle.

Esther gagnait bien sa vie. Esther était commerciale. Après un BTS communication, sa voie était toute tracée: un premier stage, suivi par une embauche. Elle vend Marie-Claire en région Paca. Deux ans plus tard, elle change de boîte, toujours rayon magazine féminin et les choses se gâtent. “Je vendais, je vendais, je faisais mes objectifs, mais cela ne me comblait pas. Cela ne m’épanouissait pas. J’étais malheureuse, et je n’étais pas fière de mon métier.”
Pêle-mêle, elle évoque la pression du chiffre, le sentiment d’être incomprise par ses supérieurs, le manque de reconnaissance et de liberté. “À un moment, ça se passait un peu moins bien, et on m’a proposé une rupture conventionnelle. Je voulais changer de métier, c’était le moment”, rembobine la jeune femme, alors âgée de 24 ans. L’ouverture des droits au chômage achève de la convaincre de sauter le pas: “Financièrement, ce n’était pas un si grand risque que ça, avec mon conjoint, on était déjà propriétaires.”
“J’AVAIS ENVIE DE FAIRE QUELQUE CHOSE DE MANUEL”
Esther sait ce qu’elle veut faire: esthéticienne. “Dans mon métier de commerciale, je rencontrais des artisans, des créateurs de bijoux, j’avais envie de faire quelque chose de manuel. La reconnaissance est immédiate, c’est lorsque la cliente est satisfaite.”
“Belle comme un camion” est né deux ans plus tard, en octobre 2015. Le mardi à Sophia-Antipolis, le jeudi à Nice. Un “beauty-truck” qui se déplace dans les zones d’activités des Alpes-Maritimes, pour proposer”aux working-girls qui n’ont pas le temps de se déplacer en centre-ville”des services de maquillage, épilation, manucure et massage.
“En fait, l’idée m’est venue un jour où je me mettais du vernis dans le RER. Je me rendais à un salon en région parisienne et je me suis dit que des esthéticiennes pourraient proposer leurs services dans les transports en commun.” Mais rapidement, Esther déchante, le projet est trop compliqué à mettre en place. 
Elle se lance dans un CAP esthétique à distance. En parallèle, monte son business plan. “On me disait “tu n’as pas peur”? Et puis, j’ai arrêté de me poser des questions.”
UN INVESTISSEMENT DE 10.000 EUROS


“L’avantage, c’est qu’avec ma précédente formation, je connaissais bien les codes marketing”, reconnaît Esther qui a construit elle-même son site Internet et l’identité visuelle de la marque.

Aujourd’hui, elle propose à “d’autres personnes qui seraient dans le même cas que moi” d’acheter la franchise. “C’est un investissement de 10.000 euros”.

Article Par Aurore Malval

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